Pour maîtriser le coût du logement. Faire la lumière sur le prix du foncier…
15 septembre 2015.
Notre association rend publique ce jour une étude sur le prix du foncier… constructible qui montre une très forte croissance de ce poste dans le coût du logement et une très grande variabilité des prix, y compris dans des territoires comparables.
Si les coûts du foncier et de la construction ont tous deux augmenté, la progression du foncier a été plus marquée ces dernières années. Le prix moyen d’un m2 de terrain en France s’est accru de 60 % entre 2006 et 2013, passant de 46 euros à 73 euros, quand le prix moyen du m2 de bâti (soit le coût de construction) n’a augmenté que de 21 %, passant de 1031 euros en 2006 à 1244 euros en 2013.
L’étude menée par notre association dans la région Aquitaine montre aussi que la part du foncier dans le prix des logements est très variable selon les territoires
Part du foncier dans le coût d’une maison individuelle – 118 territoires d’Aquitaine – 2006-2012
Moins de 10 % |
Entre 10 et 19 % |
Entre 20 et 29 % |
Entre 30 et 39 % |
Entre 40 Et 49 % |
Plus de 50 % |
|
Nombre de territoires |
9 |
46 |
32 |
15 |
11 |
5 |
Ces écarts ne peuvent s’expliquer par la seule différence d’attractivité du territoire. Il apparaît que sur des territoires a priori très comparables (densité d’habitat analogue notamment) les prix du foncier et leur part dans le coût du logement peuvent être très différents. Par exemple, un terrain coûte en moyenne 33 000 euros et représente 31 % du coût de la maison dans la communauté d’agglomération du Libournais. Juste à côté, dans la communauté de communes du Sud Libournais, le terrain coûte 54 000 euros et représente 47 % du coût de la maison.
La forte croissance du prix du foncier et sa grande variabilité proviennent notamment de l’absence d’un marché organisé et ouvert. Pour cette raison, la CLCV a écrit à la ministre du Logement, Sylvia Pinel, pour lui demander que soit mis en place un baromètre local des prix du foncier constructible, sur le modèle de ce qui est réalisé par les notaires pour l’immobilier. Parallèlement, notre association saisit l’Autorité de la concurrence pour avis sur le fonctionnement du marché du foncier.
Enfin, il est nécessaire que les collectivités locales, l’Etat et les entreprises publiques soient offensifs en la matière en libérant plus de terrains et en prévoyant des cessions à coûts réduits pour le logement social. Les élus locaux doivent aussi réduire l’incertitude qui pèse sur l’obtention d’un permis de construire et qui perturbe notoirement le fonctionnement du marché du foncier.
Contact : François Carlier / 01 56 54 32 81 – 06 12 41 18 01