Après bientôt un an de combat,
- un recours auprès des Services de l’Urbanisme de la Ville,
- un recours auprès de leur bailleur, la RIVP,
- une intervention infructueuse en Conseil de Concertation locative,
- une séance de la Commission départementale de Conciliation où le bailleur s’exonère en invoquant les pressions de son actionnaire majoritaire,
les locataires viennent d’adresser une pétition à Madame Olivia Grégoire, Députée de la 12ème circonscription de Paris.
Les riverains, inquiets des conséquences sur leur santé s’étaient très fortement mobilisés. Le maire du XVème, avait émis un avis défavorable, du fait de la localisation de l’immeuble dans une zone déjà exposée à une multiplicité d’antennes relais et proche de la Tour Eiffel. Des mesures effectuées dans les étages supérieurs du 58 et 57 rue du Théâtre ont, du reste, révélé qu’ils recevaient les ondes de l’émetteur radio de la Tour Eiffel à des niveaux, pour certains, élevés, proches de 2 V/m en intérieur et pour l’un, proche de 5V/m, en terrasse. Or, si, algébriquement, ces mesures d’onde ne s’additionnent pas à celles des antennes, le corps, lui, les reçoit toutes.
« Ne trouvant aucune écoute, nous avons été amenés à nous opposer physiquement au grutage des antennes le 11 décembre 2016. “Le Parisien” s’est d’ailleurs fait l’écho de notre colère.
Face à notre détermination, Bouygues s’est finalement trouvé contraint de modifier son dossier de façon substantielle et il doit, prochainement, en présenter un nouveau à la CCTM, avec une réorientation de deux antennes.
Toutefois, ce dernier projet ne change rien pour nous. Nous avons signalé, à maintes reprises, que notre immeuble abrite un nombre très important de personnes fragiles : personnes âgées, personnes atteintes de graves maladies physiques ou mentales, enfants en bas âge… et qu’au nom du principe de précaution, nous refusons d’être exposés à de nouvelles ondes électro magnétiques dans notre périmètre d’habitation.
Qui plus est, compte tenu de ce qui s’est passé pour le premier projet Bouygues, nos inquiétudes sont, désormais, accrues car nous savons la CCCTM et l’AEU (Agence d’Ecologie Urbaine) capables d’apposer un avis favorable sur des dossiers truffés d’erreurs et de simulations fallacieuses qui minorent, voire font disparaître, l’impact du faisceau d’ondes dans les appartements les plus touchés (comme, par exemple, sous évaluer la hauteur de l’immeuble du 57 de deux étages – 5 étages au lieu de 7).
Enfin, en tant qu’habitants d’un logement social, nous nous sentons singulièrement lésés. Il nous paraît, en effet, difficilement concevable que les opérateurs puissent disposer des toits des immeubles sociaux sans aucune concertation, digne de ce nom, des occupants. Est-ce la vocation des bailleurs sociaux que de se laisser aveuglement guider par des sirènes financières ? Ne doivent-ils pas, plus encore que les bailleurs privés, prendre en compte les spécificités de leurs sites et de la population hébergée ?
C’est pourquoi, Madame la Députée, nous espérons qu’en tant qu’élue de la 12ème circonscription de Paris, vous exercerez au mieux votre mission de vigilance quant à la répartition de ces antennes et la validité de ces projets et vous engagerez à nos côtés pour que cette installation, rejetée par l’ensemble des résidents et du voisinage, ne voie pas le jour. Et ce, au nom du principe de précaution inclus dans les lois et décrets. »
Mots clés : Environnement, Santé, Locataires, Antennes-relais