Une enquête publique dans l’ombre
L’enquête publique sur le projet du Syctom de nouvel incinérateur à Ivry-Paris 13 [1] est prévue du 15 mai au 15 juin 2018. La publicité de cette enquête est quasi-inexistante alors que les enjeux écologique et financier sont énormes et qu’existent des alternatives citoyennes.
Un projet d’usine découpé pour mieux « passer », non conforme aux directives actuelles et sanitairement inquiétant
Le projet du Syctom, estimé à 2 milliards d’euros, date du début des années 2000 et n’est plus conforme aux priorités écologiques actuelles.
Aujourd’hui, il est stratégiquement découpé en deux étapes successives : Usine de Valorisation Énergétique c’est-à-dire incinérateur, puis Usine de Valorisation Organique incluant surtout un tri mécanique.
Peut-être pour passer inaperçu, le projet de deuxième usine ne sera pas présenté en tant que tel à l’enquête publique le mois prochain, alors qu’il est pourtant étroitement lié au projet de la première.
En plus de ses nuisances sanitaires directes, ce projet n’est pas conforme aux objectifs de la Loi sur la Transition Énergétique et la Croissance Verte publiée en août 2015. Sur le recyclage, c’est flagrant : pour 2025, le Syctom prévoit seulement 26,5 % de recyclage alors que la loi retient 65 %. De plus, les déchets ne sont pas une source d’énergie renouvelable (même partiellement, à 50 %).
Une alternative crédible
Il existe pourtant, depuis plus de 4 ans, une alternative citoyenne : le plan B’OM (Baisse des Ordures Ménagères [2]), porté par le collectif 3R [3] (Réduire, Réutiliser et Recycler les déchets ménagers) et l’association Zéro Waste France [4], et approuvé par plus de 8000 signataires.
Il vient d’ailleurs de recevoir, le 21 mars 2018, un écho favorable de la part de l’Autorité environnementale (CGEDD, Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable).
Ce plan, estimé à une somme 10 fois moindre, est, bien sûr, cohérent avec les nouvelles politiques publiques locales, nationales, et européennes de réduction des déchets, ainsi que de réduction des émissions toxiques et de CO2. Enfin, il tient compte de la montée du compostage dans les foyers parisiens qui, d’ores et déjà, traitent ainsi environ 1 000 tonnes de leurs biodéchets ménagers de façon collective ou individuelle.
Sur la base de ces données, la CLCV-Paris, membre du collectif 3R, demande à tous ses adhérents et sympathisants d’exprimer cette position lors de l’enquête publique en mai prochain et de la partager très largement autour d’eux.
Mot clé : Environnement