Extraits de l’article de Libération
Punaises de lit : en quête de solutions face à l’invasion
Par Anna Mutelet — 30 mars 2019
(…) « On s’est rendu compte qu’il fallait un traitement très particulier pour les punaises», d’après Cyrille Fabre, chef du service expertise et marchés.
En revisitant son appel d’offres et ses prestataires, Paris Habitat assure avoir stabilisé les interventions à 130 logements par mois en 2018 (sur un parc immobilier de 120 000 logements), alors qu’entre 2013 et 2016, le nombre de demandes avait été multiplié par 4. Coût total des opérations anti punaises pour Paris Habitat ces deux dernières années : 5 millions d’euros.
(…) C’est Paris Habitat qui prend en charge les frais d’intervention, ce qui est loin d’être le cas de tous les bailleurs sociaux.
À lire l’article de Libération, on comprend tout d’abord que les punaises de lit constituent un véritable fléau, que toutes les catégories de la population peuvent en être affectées, où qu’elles se trouvent. On comprend également qu’il est très difficile de s’en débarrasser et que les interventions efficaces coûtent assez cher. C’est pourquoi on est content d’apprendre que Paris Habitat « prend en charge les frais d’intervention, ce qui est loin d’être le cas de tous les bailleurs sociaux ».
Y aurait-il un loup ?
Assurément, à l’heure actuelle, Paris Habitat prend en charge ces interventions, mais le bailleur prévoit de faire glisser 40% du coût sur l’ensemble des 125 000 foyers de son patrimoine. Nous avons, par prudence, interrogé la journaliste de Libération, et, visiblement, le responsable de Paris Habitat n’a pas cru bon d’insister sur ce changement dans le mode de financement de ses interventions. Pourtant les représentants des locataires au Conseil de concertation locative savent depuis le mois d’octobre que le bailleur souhaite leur faire signer un accord collectif par lequel chaque foyer serait amené à payer solidairement entre 5,50 et 6,96€ par an (5,50€ si le locataire impacté paye 250€, 6,96€ si celui-ci ne paye rien), sachant, qu’à l’heure actuelle, 40% du coût représente environ 860 000€. Seuls les représentants de la CLCV se sont clairement élevés contre ce scénario, faisant valoir les intérêts financiers des locataires et s’appuyant sur les arguments juridiques fournis par les juristes de la CLCV. EN effet, la loi ÉLAN modifie les obligations des bailleurs, qui doivent désormais garantir, à la location, un logement «exempt de toute infestation d’espèces nuisibles et parasites». Nos juristes considèrent que cette obligation vaut, bien évidemment, pour toute la durée du bail. Cette interprétation est d’ailleurs confirmée par une décision de la CDC (commission départementale de conciliation) datant du 2 avril 2019.
Dans ce dossier, comme dans tous les autres, les représentants de la CLCV continueront à défendre, pied à pied, les intérêts de tous les locataires.
Article publié dans le n°99 du journal de l’association CLCV du Champ-à-Loup « Loup y es-tu ? » assochapaloup.clcv@hotmail.fr